PAROLES D'ARTISTES
"Un artiste, le confinement, une question."
Marcus McALLISTER, peintre et dessinateur, nous parle du confinement.

INTERVIEW DE MARCUS McALLISTER
« Ce temps de confinement a été étrange. Je l’ai commencé assez bousculé car une exposition personnelle prévue pour le 20 mars a été annulée. Puis,je suis tombé malade, avec à priori le covid-19, juste avant le confinement. J’ai donc passé la première semaine du confinement au lit avec de la fièvre et des courbatures puis la deuxième semaine dans un état de fatigue où je ne faisais que dormir. Bon voilà. Rien de trop grave.
Mais je l’ai fait seul avec mon chien, chez moi, où est aussi mon atelier. Et après, dès que je me suis rétabli, avec l’énergie qui revenais, j’avais du temps comme j’en rêve pour travailler à l’atelier. Mais, je n’arrivais pas à me motiver, à me concentrer pour travailler. Alors comme toujours dans les moments difficiles, je me suis rabattu sur mon carnet, et voilà c’est devenu intéressant. J’ai bien aimé.
Ce carnet, mon 119ème, m’a pris 6 semaines. En général un carnet me prend entre deux et trois mois, mais là c’était 6 semaines. En fait, je me trouvais souvent devant un film, devant l’ordinateur dans mon espace de vie, étalé par terre, avec des photos, des livres, et mon carnet et je dessinais. C’était un jeu, ça ne comptait pas, je lâchais les tableaux, les idées, les projets en cours. Je dessinais, je jouais. Un thème s’est dégagé très rapidement c’était les oiseaux. Les oiseaux qui s’envolaient, j’en faisais plein. Et donc c’est venu comme ça.
A la fin du confinement, les dernières semaines, c’est comme si je sortais d’un brouillard. J’avais terminé le carnet, j’entamais le suivant, le 120ième. Puis je me suis remis à peindre à l’atelier, à retravailler, à terminer les tableaux en cours, à reprendre le fil. Et aussi j’ai dégagé de l’espace pour des œuvres nouvelles, à partir de ce livre de confinement, ce livre d’oiseaux. On verra où ça m’emmène, c’est assez amusant !
« Paroles d’artistes », Marcus McALLISTER, propos recueillis par Mariska Hammoudi.